Je me sens sidéré du nombre d’endroits où je vois s’afficher des scènes d’hommes qui ressentent le besoin d’enchaîner leurs femmes (et réciproquement)… sous différentes formes…
Et dans combien d’endroits du monde cela s’est-il déjà joué ? Dans combien de civilisations… combien de cultures… À combien d’époques ?
Derrière ces jeux de pouvoir parfois établis dans la loi, parfois beaucoup plus subtiles… Je ressens la peur de l’homme, d’être abandonné si sa femme découvre ses faiblesses… ses ombres… qu’elle soit tentée d’aller voir ailleurs, s’il n’assure pas… s’il n’est pas au top, tout le temps… et le pire, c’est que si je regarde honnêtement en moi, je ressens cette peur collective jusque dans mon intériorité d’homme, alors même que cela me hérisse, lorsque je la vois à l’extérieur !
Et pourtant, cette peur est bien ancrée et présente dans notre collectif humain… Cela même, alors qu’on doit à la polarité masculine et au patriarcat, d’avoir mis en place, l’esprit de compétition, le culte de l’homme fort, qui ne doit pas pleurer, pas afficher ses faiblesses… la tyrannie du rendement… de la performance…
Et après avoir tenté d’imposer cette logique masculine au féminin, en demandant au femmes d’être également performantes et rentables… et ce de manière constante… ce féminin qui s’exprime au contraire par nature, dans l’impermanence, la fluctuations de ses vagues et de ses cycles…
Quelle ironie ! De se retrouver ainsi pris au piège par ce que l’on a soi-même mis en place… patiemment… pendant des siècles et des millénaires…. quand je pense que cela part probablement d’un besoin d’amour, d’une quête d’amour…. quel désastre de mesurer l’écart immense entre le but de la quête et le résultat !
Alors, ne serait-il pas temps, pour nous les hommes, d’aller regarder nos ombres et nos vulnérabilités ? De se lâcher la grappe avec cet idéal du masculin, à la fois inatteignable et déconnecté du vivant en nous… de laisser le féminin vivre ces cycles, à son rythmes et en connexion avec l’intelligence du vivant… de prendre le risque de rompre et libérer ces chaînes, soigneusement forgées, pour laisser notre bien-aimée, s’éloigner librement et vivre ce qu’elle a à vivre… avec le risque de la perdre… mais aussi avec le potentiel de mieux la laisser revenir, si tel est son souhait et lorsque cela sera juste pour elle…. et alors, imaginez la saveur précieuse de ce retour aux sources…
N’est-il pas temps de permettre à chaque polarité de retrouver sa juste place dans notre société, afin de cheminer à nouveau ensemble… côte à côte… main dans la main… non, peut-être pas d’égal à égal, mais en tout cas, de complémentaire à complémentaire… Le Masculin et le Féminin enfin réunis dans leurs dimensions sacrées…
AHO
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